mercredi 3 mars 2010
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"Toute une séquence s'installe : les shamans acrobates, les vols de sorcières, les clowns, les crispations et scènes de corps tendu en arc des hystériques; magie, spectacle et maladie (...) Mais aussi, si l'on poursuit en rêvant : le spectacle du cirque, sa mythologie mystique, le clown crucifié, le mime tragique, et, plus loin encore, le spectacle du cinéma, né pour partie des découvertes scientifiques des frères Lumière et de savants multiples, certes, mais pour son autre partie de l'activité ludique des histrions, de Méliès, des boutiques de foire; et puis, comme un écho associatif, les femmes des films muets, expressives, expressionnistes, bouches grandes ouvertes sur des cris informulés, repris en cartons fleuris, Femmes effrayées, agressées par des somnambules, dans Caligari, violées, dans Métropolis, emportées par le roi-singe dans King Kong, femmes au contraire amazones, héroïnes androgynes, de l'autre côté de la bisexualité, et acrobates : Pearl White, Musidora. On est passé, avec le cirque, le cinéma, dans l'institution de l'hystérie : spectacle monnayant échange d'argent, maladie évanouie, juste évoquée par des relents de mythe flottants alentour, place faite à l'identification cathartique, sans contagion possible. L'histoire de la sorcière et de l'hystérique rejoint l'histoire des spectacles : fusion des jeux d'enfants avec des scènes sexuelles." (28)
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