dimanche 4 avril 2010
CHARCOT et RICHER, Les démoniaques dans l'art
"(...) l'hystérie forme une capacité d'images dont l'érotique est la puissance de sens. Et cette puissance de sens est tout à la fois puissance esthétique et puissance sémantique. (...) le visuel des images sensorielles n'est désormais plus sémantiquement isolable du sexuel si toutefois celui-ci est reconnu à l'imprononçable (infans) du langage. Alors c'est bien démoniaque que peut-être nommé le corps de l'hystérique en possession de cette puissance du sens qui impressionne et accroît la vue." (Introduction de Pierre Fédida, V)
CHARCOT et RICHER, Les démoniaques dans l'art
"Chez Charcot l'art de démontrer en montrant et de montrer en laissant apparaître le phénomène du corps qui semble fait pour se fixer dans une vue impressionnée - sorte de chambre noire oU se développe l'image explicite - fait certainement appel à un pouvoir ordonnateur de la mémoire qui confie à la parole une extraordinaire capacité orale de prouver en expliquant." (Introduction de Pierre Fédida, IV)
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mercredi 3 mars 2010
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"Dans cette inversion (de l'ordre symbolique), dans la conjonction manifeste entre la régression à l'origine et l'envers de la vie sociale, se trouvent confondus les trois figures centrales qui signifient toujours en même temps l'origine, l'exclusion, et la norme future : les fous, les sauvages, les enfants. La femme tient les trois, elle est le comble des trois : femme folle, femme sauvage, femme-enfant. Fêtes des fous, fêtes sauvages, fêtes enfantines : la femme est le personnage centre auquel renvoient les autres, car elle est à la fois la perte et la cause : encore elle, la coupable." (47-48)
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"C'était l'arc hystérique classique, tel qu'il est décrit dans les manuels : le corps arqué reposant sur les talons et sur la nuque hypertendue, les bras en demi-flexion." (La terre du remords, cité p. 40)
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"L'hystérique, la sorcière, sont plus rusées : c'est sur leur propre corps que se mine l'attaque, impliquant l'autre dans la fête, l'obligeant à voir puisqu'il en a le ''merveilleux désir'', mais l'obligeant aussi à supporter la répétition indéfinie de la crise. Donnant, donnant : spectacle contre répétition du spectacle." (38)
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"Lorsque Freud et Breuer font le récit des techniques thérapeutiques qu'ils utilisent pour soigner l'hystérie, ils racontent une lutte, la même que les inquisiteurs organisent dans des proportions européennes, contre les démons. (...)Vaincre, contraindre, adopter d'autres mesures, insister : le travail des deux cathartique, Freud et Breuer, n'est pas encore sorti du cercle magique. Freud appelle ces pratique ''un petit artifice technique''." (30)
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"Toute une séquence s'installe : les shamans acrobates, les vols de sorcières, les clowns, les crispations et scènes de corps tendu en arc des hystériques; magie, spectacle et maladie (...) Mais aussi, si l'on poursuit en rêvant : le spectacle du cirque, sa mythologie mystique, le clown crucifié, le mime tragique, et, plus loin encore, le spectacle du cinéma, né pour partie des découvertes scientifiques des frères Lumière et de savants multiples, certes, mais pour son autre partie de l'activité ludique des histrions, de Méliès, des boutiques de foire; et puis, comme un écho associatif, les femmes des films muets, expressives, expressionnistes, bouches grandes ouvertes sur des cris informulés, repris en cartons fleuris, Femmes effrayées, agressées par des somnambules, dans Caligari, violées, dans Métropolis, emportées par le roi-singe dans King Kong, femmes au contraire amazones, héroïnes androgynes, de l'autre côté de la bisexualité, et acrobates : Pearl White, Musidora. On est passé, avec le cirque, le cinéma, dans l'institution de l'hystérie : spectacle monnayant échange d'argent, maladie évanouie, juste évoquée par des relents de mythe flottants alentour, place faite à l'identification cathartique, sans contagion possible. L'histoire de la sorcière et de l'hystérique rejoint l'histoire des spectacles : fusion des jeux d'enfants avec des scènes sexuelles." (28)
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"Cette situation totale se trouve manifestée dans les mises en scène expressives autour de la sorcière, de l'hystérique : rituels de commencement, de déclenchement, attentes de la crise." (24)
dimanche 14 février 2010
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"Mais, dans la sorcellerie et dans l'hystérie, du côté du spectacle, il faut un public, prêt à satisfaire son merveilleux désir, et c'est surtout un public d'hommes : inquisiteurs, magistrats, médecins, cercle de médecins autour de l'hystérique, yeux fascinés, corps tendus pour voir le corps tendu de la femme possédée." (23)
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"Celle qui a suscité la passion de Freud par le spectacle de la féminité en crise, et celle qui, seule, a su lui échapper (...) En jeu encore, toute l'évaluation d'une révolution culturelle : à la fois anticipatrice d'une utopie future, et résultante d'une transformation effective dans le réel des rapports de production. En jeu donc, pour finir, les rapports en imaginaire, réel et symbolique : si Michelet avait raison, l'imaginaire pourrait donc agir sur le symbolique, et sur le réel. Mais c'est précisément l'inscription de l'imaginaire dans le symbolique qui fait défaut à l'anomalie ; c'est une quasi-production, mais ce n'est pas une production, puisqu'il s'agit là d'un symbolisme individuel, non communicable, tel que la culture ne peut le prendre en compte pour en faire l'objet d'une transmission."(21)
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"Les femmes incarnent bizarrement ce groupe d'anomalies qui montre les failles d'un système d'ensemble. Ou plutôt, elles incarnent aussi l'anomalie, elles sont porteuses par ailleurs de la plus grande norme, celle de la reproduction. Les femmes, que Marcel Mauss adjoint aux nerveux, aux extatiques, aux forains, sont doubles : du côté de la règle, puisqu'elles sont épouses et mère, et du côté des règles, perturbations naturelles, comble du paradoxe, ordre et désordre." (18)
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"L'un et l'autre, Lévi-Strauss et Sartre, par ailleurs contradictoires entre eux, cherchent, pour définir la fonction culturelle de l'anomalie, à la situer dans les failles d'un système d'ensemble où des structures corrélatives ne parviennent pas à harmoniser toutes leurs corrélations. Les sociétés ne parviennent pas à offrir à tous la même inscription dans l'ordre symbolique; ceux qui sont, si l'on peut dire, entre les systèmes symboliques, dans les interstices, hors-jeu, ceux-là sont affligés d'une dangereuse mobilité symbolique. Dangereuse pour eux, puisque c'est cela qu'on appelle folie, anomalie, perversion, ou encore, selon Mauss, "nerveux, extatique, forain"."(17)
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"Ces histoires de femmes ne s'inscrivent pas dans le vide, ni dans un temps anhistorique où leurs répétitions seraient identiques à elles-mêmes; s'il y a répétition de souvenir, retour de refoulé, c'est chaque fois dans un contexte culturel et historique déterminé." (16)
Sartre dans l'Idiot de la Famille, tome 3 : "Dans une société aliénée, toutes les aliénations, quel que soit leur niveau structurel, symbolisent entre elles. Peu importe qu'on ne puisse les réduire toutes par analyse régressive à l'aliénation dominante qui est conditionnée par le mode de production : il suffit qu'elles se soient produites, sous l'influence de facteurs divers et irréductibles, dans le milieu de cette aliénation première, pour qu'elles se structurent en fonction d'elle et pour qu'elles finissent - dans leur indépendance même - par en devenir l'expression, même et surtout si elles le contredisent." (16-17)
Sartre dans l'Idiot de la Famille, tome 3 : "Dans une société aliénée, toutes les aliénations, quel que soit leur niveau structurel, symbolisent entre elles. Peu importe qu'on ne puisse les réduire toutes par analyse régressive à l'aliénation dominante qui est conditionnée par le mode de production : il suffit qu'elles se soient produites, sous l'influence de facteurs divers et irréductibles, dans le milieu de cette aliénation première, pour qu'elles se structurent en fonction d'elle et pour qu'elles finissent - dans leur indépendance même - par en devenir l'expression, même et surtout si elles le contredisent." (16-17)
lundi 1 février 2010
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"Ce rôle féminin, celui de la sorcière, celui de l'hystérique, est ambigu, à la fois contestataire et conservateur. Contestataire, car les symptômes, les crises, révoltent et secouent ceux pour qui ils sont faits, le public, le groupe, les hommes, les autres. Car la sorcière guérit, contre l'Église ; elle avorte les femmes, favorise l'amour non conjugal, aménage l'invivable espace d'un christianisme étouffant. Car l'hystérique défait les liens familiaux, introduit la perturbation dans le déroulement réglé de la vie quotidienne, suscite la magie dans l'apparente raison. Mais conservateur en même temps. Car toute sorcière finit par être détruite, et rien ne s'inscrit d'elle que les traces mythiques. Car toute hystérique finit par habituer les autres à ses symptômes, et la famille se referme autour d'elle, qu'elle soit curable ou incurable." (13-14)
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
"(...) la femme est, plus qu'une autre, vouée à la réminescence." (13)
- du passé
- du mythe
- de la culture
- du savoir
"(...) l'hystérique, qui vit son corps au passé, qui le transforme en théâtre pour des scènes oubliées, témoigne d'une enfance perdue qui survit en souffrance." (13)
- du passé
- du mythe
- de la culture
- du savoir
"(...) l'hystérique, qui vit son corps au passé, qui le transforme en théâtre pour des scènes oubliées, témoigne d'une enfance perdue qui survit en souffrance." (13)
CIXOUS et CLÉMENT, La jeune née
L'hystérique est "celle qui a su reprendre dans le registre des symptômes toute l'histoire inscrite dans les mythologies féminines (...)" (12)
lundi 4 janvier 2010
SHWEDER et LEVINE (ed.), Culture Theory
"There are, at present, at least three major views about the nature of culture. One is a notion of culture as knowledge, as the accumulation of information (...) A second view is that culture consists of "conceptual structures" that create the central reality of a people, so they "inhabit the world they imagine" (Geertz 1983) (...) A third view of the nature of culture falls between the "culture as knowledge" and the "culture as constructed reality" positions. It treats culture and society as almost the same thing - something made up for institutions, such as the family, the market, the farm, the church, the village, and so on, that is, systems or clusters of norms defining the roles attached to various sets of statuses." (Roy G. D'Andrade, 115)
SHWEDER et LEVINE (ed.), Culture Theory
"Probably every cultural category "creates" an entity, in the sense that what is understood to be "out there" is affected by the culturally based associations built into the category system." (Roy G. D'Angrade, 91)
- cultural category = mariage, argent, succès...
- cultural learned roles
- cultural category = mariage, argent, succès...
- cultural learned roles
SHWEDER et LEVINE (ed.), Culture Theory
Levine en arrive à trois constats sur la nature de la culture:
La culture est un système COMPLEXE, ORGANISÉ ET COLLECTIF.
"From this perspective, every human community functions with a group consensus about the meanings of the symbols used in the communications that constitute their social life, however variable their behavior and attitudes in other respects, because such a consensus is as necessary for encoding and decoding messages in social communication in genera as agreement about speech rules is to encoding and decoding in the linguistic mode." (Robert A. Levine, 69)
La culture est un système COMPLEXE, ORGANISÉ ET COLLECTIF.
"From this perspective, every human community functions with a group consensus about the meanings of the symbols used in the communications that constitute their social life, however variable their behavior and attitudes in other respects, because such a consensus is as necessary for encoding and decoding messages in social communication in genera as agreement about speech rules is to encoding and decoding in the linguistic mode." (Robert A. Levine, 69)
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